A 60 ans, Victoire Sidémého Tomegah-Dogbé est la première femme à prendre la tête du gouvernement togolais. La nouvelle Première ministre du Togo était auparavant directrice de cabinet du président de la république Faure Essozimna Gnassingbé, réélu à la tête du pays en février dernier. Radio France International (RFI) a eu l’occasion d’interviewer la chef de l’Exécutif pour son premier entretien à un média étranger depuis sa nomination le 28 septembre dernier. Voici les points forts de cet entretien.
« Gouverner autrement »
Femme d’action, Victoire Tomegah-Dogbé (voir sa biographie) entre d’emblée dans le vif du sujet. Lors de son premier séminaire gouvernemental, la Première ministre avait en effet annoncé vouloir gouverner autrement. RFI a donc posé la question sur la signification de ce « gouverner autrement ». La chef de l’Exécutif a était on ne peut plus clair dans sa réponse. Pour elle, « gouverner autrement, cela veut dire que vous devez travailler pour démontrer des résultats. Cela nécessite de la cohérence, de la discipline, de la rigueur. Nous nous sommes focalisés sur un nombre limité de projets, de réformes prioritaires. Nous voulons nous assurer de la coordination, de la collaboration étroite entre différents ministères et surtout engager leur responsabilisation. Vous savez qu’à la fin du séminaire, chaque ministre s’est engagé sur sa feuille de route, sur laquelle il sera constamment suivi et évalué et sur laquelle il va rendre compte aux populations togolaises ». Le ton est donné !
La femme au centre de la politique de développement
Pour la Première ministre togolaise, aucune politique de développement n’a de chances de réussir si elle ne met pas la femme au centre de ses préoccupations. Notons que le nouveau gouvernement du pays compte dix femmes ministres dans ses rangs avec, de surcroît, des portefeuilles importants comme l’Energie ou la Défense. Victoire Tomegah-Dogbé annonce que cela est en droit ligne avec la volonté du chef de l’Etat, qui « a tout simplement décidé de faire confiance aux femmes, à leur leadership, en leur confiant des postes de responsabilité ».
Le digital est clé
Lors de sa déclaration de politique générale, madame la Première ministre a beaucoup insisté sur le développement, la modernisation, mais aussi le digital. L’objectif, selon elle, est de « rendre la vie plus facile aux citoyens. Il faut simplifier les procédures. Pour nous, le digital doit être au cœur de tout ce que nous faisons ». D’autant plus dans un contexte de crise sanitaire, comme l’a relevé la chef de l’Exécutif : « la gestion de la Covid-19 nous a montré que, aujourd’hui, il faut absolument digitaliser nos processus. Il faut digitaliser l’administration. Il faut digitaliser l’économie de notre pays ».
« Nous n’avons pas de temps à perdre »
Pour la nouvelle Première ministre togolaise, la priorité des priorités est la lutte contre les vulnérabilités dans le pays, en travaillant « à répondre aux besoins sociaux des populations. Et nous n’avons pas de temps à perdre ». Encore moins avec les contestations des élections présidentielles, un sujet par ailleurs résolu par la Commission électorale nationale indépendante et le Conseil constitutionnel.